La matrice de matérialité est le point de départ de la gestion ESG (Environnementale, Sociale et de Gouvernance) dans votre entreprise. Elle permet d’identifier et de prioriser les aspects qui impactent votre opération. La matrice organise le scénario actuel d’une entreprise pour que vous puissiez facilement décrire sur quels thèmes vous vous concentrerez pour atteindre vos objectifs stratégiques.
Elle est fondamentale pour les entreprises qui cherchent à renforcer leur engagement envers l’environnement et les pratiques de gouvernance responsables.
Avec la prise de conscience croissante de la population sur ces questions, il est naturel que les clients recherchent des entreprises qui offrent de la transparence et adoptent des pratiques socialement justes.
C’est l’une des raisons pour lesquelles l’adaptation aux attentes des parties prenantes est cruciale pour la survie à long terme des entreprises.
En pensant à cela, nous avons préparé un guide étape par étape pour vous aider à créer une matrice de matérialité ESG. Mais avant de montrer comment créer une matrice en cinq étapes, nous allons expliquer ce qu’elle est, comment elle fonctionne et ses avantages.
Qu’est-ce que la matrice de matérialité ?
Les entreprises sont confrontées jour après jour à une multitude de thèmes sociaux et environnementaux. Parmi les principaux, on trouve :
- Santé et sécurité ;
- Éthique et transparence ;
- Inclusion sociale ;
- Diversité ;
- Gestion des déchets et émissions atmosphériques ;
- Changements climatiques.
En d’autres termes : il y a beaucoup de choses, et essayer de tout embrasser et de s’occuper de tous les thèmes dans le cadre ESG est une tâche pratiquement impossible. C’est pourquoi la matrice de matérialité aide à répondre à la question : quels thèmes socio-environnementaux sont vraiment pertinents pour l’entreprise ?
Ainsi, la matrice permet de cartographier le scénario actuel de votre entreprise et de décrire sur quels thèmes elle se concentrera. N’oubliez pas de choisir ceux qui aident à atteindre vos objectifs stratégiques dans votre marché.
Elle donne une base aux rapports de durabilité et à la stratégie de l’entreprise. C’est pourquoi elle est la première étape pour élaborer la matrice des risques d’impacts socio-environnementaux — une exigence de certaines directives stipulées par des organismes financiers au Brésil, par exemple.
En d’autres termes, on peut dire que la matrice de matérialité est le processus de connaissance des thèmes les plus importants pour l’entreprise, basé sur la stratégie commerciale et la perception des parties prenantes sur les impacts qu’ils ont sur l’entreprise.
Comment est une matrice de matérialité en pratique ?
Conceptuellement, la matrice de matérialité est un classement des thèmes les plus pertinents pour une entreprise du point de vue ESG. En pratique, elle est une forme visuelle d’identifier les sujets par ordre d’importance.
Pour cela, la matrice est généralement composée de deux axes. Ce sont :
- Axe horizontal (Importance pour les parties prenantes) : montre le degré d’importance que différentes parties prenantes (clients, investisseurs, employés, communautés affectées par les activités de l’entreprise, etc.) attribuent à certains thèmes ou questions.
- Axe vertical (Impact pour l’organisation) : évalue l’impact que ces thèmes ont sur l’organisation elle-même en termes de performance financière, opérationnelle, réputationnelle, entre autres aspects.
En tenant compte de cette organisation, chaque élément est positionné dans la matrice de la manière suivante :
- En haut à droite : se trouvent les éléments de grande importance tant pour les parties prenantes que pour l’organisation. Ils reçoivent donc plus d’attention et de ressources.
- En bas à gauche : se positionnent les questions moins critiques selon ces critères.
Cette approche aide à garantir que l’entreprise se concentre sur des questions véritablement pertinentes et pouvant impacter son succès. Le résultat de la matrice de matérialité ressemblera à l’exemple ci-dessous :
Quels sont les avantages de la matrice de matérialité ?
Vous avez probablement remarqué que disposer d’une matrice de matérialité aide beaucoup à organiser les priorités et à orienter les tâches et les stratégies. De plus, l’utilisation de cet outil apporte encore d’autres avantages à votre entreprise.
Parmi les principaux, on trouve :
- Évaluer et analyser chaque sujet en question pour minimiser les coûts et augmenter la participation de l’organisation sur le marché ;
- Identifier les thèmes socio-environnementaux pertinents pour l’entreprise qui aident votre entreprise à attirer des investissements et à garantir une bonne réputation ;
- Gestion des risques, ce qui génère des opportunités commerciales grâce à l’identification de thèmes pertinents, tels que des services et des modèles qui améliorent la marge bénéficiaire, le prix, etc. ;
- Fournir un rapport annuel ciblé qui permet de concentrer les efforts sur la meilleure allocation des ressources ;
- Augmenter les chances de mieux répondre aux attentes des parties prenantes ;
- Ajouter un poids stratégique à un agenda de durabilité, en connectant les questions ESG à la proposition de valeur centrale de l’organisation.
5 étapes pour construire votre matrice de matérialité
Après avoir compris ce qu’est la matrice de matérialité et quels sont ses avantages, il est temps de passer à l’action. Voici cinq conseils pour accélérer et faciliter sa construction.
Mais avant, il est bon de rappeler : les détails varient en fonction du secteur et de la structure de chaque entreprise. Par exemple, une entreprise structurée peut utiliser un outil numérique pour créer la matrice, tandis qu’une autre en phase initiale peut utiliser du papier et un stylo.
L’important est de savoir adapter les tactiques et les pratiques à votre réalité et de comprendre l’objectif derrière chaque action.
1. Définir qui sont les parties prenantes
Une matrice de matérialité réussie doit toujours prendre en compte les opinions et les idées des parties prenantes internes et externes. Voici quelques exemples :
- Collaborateurs ;
- Fournisseurs ;
- Clients ;
- Investisseurs ;
- Actionnaires ;
- Conseillers ;
- Communauté dans laquelle elle est implantée.
Tous peuvent fournir une large gamme de perspectives sur toute la chaîne de valeur concernant la stratégie de durabilité de votre entreprise. Par conséquent, valorisez l’expérience et les connaissances de ces personnes.
2. Identification des thèmes
Après avoir défini les parties prenantes, considérez les politiques et pratiques de l’entreprise pour rechercher des idées dans les recherches médiatiques et la documentation interne. Cela vise à déterminer quels thèmes sont les plus pertinents pour votre entreprise.
Ils varient d’une organisation à l’autre, mais sont généralement divisés en quatre groupes.
Gouvernance :
- Éthique et transparence ;
- Gestion des risques ;
- Confidentialité des clients ;
- Équité de genre au conseil d’administration ;
- Qualité du service et satisfaction des clients.
Environnemental :
- Gestion des déchets ;
- Consommation d’eau et d’énergie ;
- Contrôle des émissions et gestion de la pollution ;
- Protection de la biodiversité.
Économique :
- Maximisation du retour sur investissement ;
- Coûts opérationnels ;
Social :
- Santé et sécurité des travailleurs ;
- Droits humains et diversité ;
- Impact sur la communauté ;
- Assistance et engagement social.
3. Évaluation interne
Généralement, la phase d’identification aboutit à une liste énorme de thèmes pertinents, bien plus que ce qu’une entreprise peut gérer. À ce stade, les membres de la direction doivent établir des critères pour prioriser les thèmes les plus importants pour l’organisation.
4. Évaluation des parties prenantes
Élaborez un questionnaire ou une enquête formelle pour que les parties prenantes identifient les thèmes les plus pertinents pour l’entreprise.
Il doit être conçu pour que les personnes évaluent l’importance et l’impact de chaque thème sur une échelle numérique, sous forme de classement, ou simplement en sélectionnant les plus importants.
De cette manière, vous recueillez des données quantitatives qui facilitent l’analyse et peuvent être expliquées visuellement de manière intuitive.
Exemple de questionnaire de classification des thèmes :
5. Analysez les réponses et construisez la matrice de matérialité
Dans cette étape, vous devez comparer l’évaluation interne de la direction générale avec celle des parties prenantes pour dégager un consensus sur les enjeux prioritaires.
Pour cela, analysez les résultats de chaque thème individuellement et déterminez leur importance pour chaque groupe de parties prenantes. Ensuite, regroupez toutes les données pour identifier les points communs.
Astuce : simplifiez l’analyse en créant des graphiques de tendances et en notant vos observations. Sur cette base, vous pourrez élaborer votre matrice de matérialité.
À retenir : la matrice doit refléter l’importance de chaque thème pour l’entreprise par rapport à l’influence des parties prenantes.
Analysez les réponses et construisez la matrice de matérialité
À cette étape, vous devez comparer l’évaluation interne de la direction avec l’évaluation des parties prenantes pour obtenir un consensus sur les thèmes pertinents.
Pour cela, analysez les résultats de chaque thème individuellement et déterminez lesquels sont les plus importants pour chaque groupe de parties prenantes. Ensuite, rassemblez toutes les données pour trouver des points communs.
Un conseil pour faciliter l’analyse est de créer des graphiques de tendances et de noter des observations. À partir de cette analyse, vous pourrez construire votre matrice de matérialité.
Rappelez-vous : le résultat de la matrice de matérialité doit montrer l’importance de chaque thème pour l’entreprise par rapport à l’influence des parties prenantes.
Comment engager les parties prenantes
Les parties prenantes offrent des perspectives précieuses tout au long de la chaîne de valeur sur la stratégie de durabilité de l’entreprise. Écouter leurs opinions est crucial pour définir et prioriser les thèmes de la matrice de matérialité.
Pour construire la matrice, nous combinons les opinions des parties prenantes avec le point de vue de l’entreprise. L’analyse se concentre sur ce que les deux parties considèrent comme essentiel pour la continuité de l’entreprise.
Qui sont les parties prenantes ?
Toute entreprise possède un groupe de personnes directement impactées par les actions de l’organisation : les parties prenantes. Ces personnes peuvent être :
- Collaborateurs ;
- Fournisseurs ;
- Clients ;
- Investisseurs ;
- Actionnaires ;
- Conseillers ;
- La communauté environnante ;
- Entre autres.
Il est essentiel de considérer les parties prenantes internes, qui travaillent directement dans l’entreprise, et externes — celles qui ne participent pas aux opérations mais influencent ou sont impactées par les résultats.
Lors de la sélection des participants à l’analyse de matérialité, évaluez la position, l’influence et, surtout, l’impact de l’opinion de chaque partie prenante.
Combien de parties prenantes doivent être interviewées ?
Il n’y a pas de règle fixe sur le nombre de parties prenantes à impliquer. L’accent doit être mis sur les dirigeants ayant une influence ou un pouvoir de décision au sein de l’organisation.
Par exemple, dans une industrie, les collaborateurs de l’atelier peuvent ne pas avoir la vision stratégique nécessaire pour identifier ce qui est vraiment matériel pour l’entreprise.
Dans un supermarché avec 350 000 produits, combien de parties prenantes externes doivent être interviewées ? La réponse dépendra de la pertinence et de l’impact de chaque segment impliqué.
Dans ce cas, il est important d’évaluer :
- Quels sont les produits les plus vendus ?
- Quels produits génèrent la plus grande marge bénéficiaire pour le supermarché ?
- Quels produits sont reconnus pour leur meilleure qualité ?
- Quels produits sont directement associés à l’image de l’établissement ?
À partir de ces informations, il est possible de cartographier et de classer les parties prenantes, en définissant le niveau d’importance et leur influence sur le produit offert.
Comment maintenir les parties prenantes engagées
Enfin, voici quelques conseils pour engager les parties prenantes et encourager leur participation à la construction de la matrice de matérialité :
- Soyez transparent : expliquez le travail en cours et montrez comment l’opinion des parties prenantes impacte le résultat.
- Communiquez la valeur : renforcez l’importance de la contribution des parties prenantes pour le succès de l’entreprise.
- Allez au-delà du questionnaire : chaque fois que possible, planifiez des entretiens pour approfondir la discussion.
- Soyez direct : demandez ce qu’ils considèrent essentiel pour maintenir la qualité des produits ou services de l’entreprise.
- Écoutez attentivement : comprenez la vision des parties prenantes sur votre entreprise et leurs priorités.
Enfin, évaluez à quel point votre entreprise est pertinente pour les parties prenantes. Elles consacreront du temps à partager ce qu’elles considèrent important pour l’entreprise, donc l’engagement doit être proportionnel à l’impact perçu.
En savoir plus sur l’ESG :
- ESG : le nouveau paradigme des affaires
- ESG : le nouveau paradigme des affaires – Chronologie
- ESG : le nouveau paradigme des affaires – Cadres ESG
- ESG : le nouveau paradigme des affaires – Rapport de durabilité
Conclusion
Maintenant que vous connaissez les premières étapes pour construire votre matrice de matérialité, découvrez une manière plus facile de collecter les informations essentielles au succès de cet outil : le SoftExpert Survey.
Avec cette ressource du système SoftExpert Suite, vous créez des questionnaires en quelques minutes via une interface intuitive et les partagez avec les parties prenantes — qu’elles soient internes ou externes — via un lien.
L’outil permet également des analyses approfondies des résultats et facilite de meilleures décisions grâce aux regroupements, filtres et croisements d’informations.
Vous cherchez plus d’efficacité et de conformité dans vos opérations ? Nos spécialistes peuvent vous aider à identifier les meilleures stratégies pour votre entreprise avec les solutions de SoftExpert. Contactez-nous dès aujourd’hui !
